Qu’est-ce que le cancer de la vessie?
Le cancer de la vessie est une tumeur maligne qui prend naissance dans les tissus de la vessie, un organe chargé de stocker l’urine avant qu’elle ne soit excrétée par le corps. Il s’agit de l’un des types de cancer les plus courants affectant le système urinaire. La vessie est un organe creux et musculaire situé dans le bassin, et elle est tapissée d’une couche de cellules appelée urothélium. Le cancer de la vessie débute généralement dans ces cellules urothéliales et peut affecter différentes parties de la vessie.
Types de cancer de la vessie
Le cancer de la vessie peut être classé en plusieurs types en fonction de la cellule d’origine et de son aspect au microscope :
Carcinome urothélial (carcinome à cellules transitionnelles) : il s’agit du type de cancer de la vessie le plus courant, représentant environ 90 % des cas. Il prend naissance dans les cellules urothéliales qui tapissent la vessie. Il peut être superficiel (confiné à la paroi interne) ou invasif (pénétrant plus profondément dans la paroi de la vessie).
Carcinome épidermoïde : ce type de cancer de la vessie commence dans les cellules squameuses, qui sont des cellules fines et plates qui peuvent se former en raison d’une irritation ou d’une inflammation chronique. Il est moins courant dans les pays occidentaux, mais plus répandu dans certaines régions du Moyen-Orient et d’Afrique où la schistosomiase (une infection parasitaire) est endémique.
Adénocarcinome : l’adénocarcinome prend naissance dans les cellules glandulaires, qui sont responsables de la production de mucus. Ce type est rare et a tendance à être plus agressif que le carcinome urothélial.
Carcinome à petites cellules : il s’agit d’une forme rare et agressive de cancer de la vessie qui ressemble au cancer du poumon à petites cellules. Il a tendance à se développer et à se propager rapidement.
Sarcome : un type très rare qui se développe à partir des tissus conjonctifs de la vessie, comme les muscles lisses ou les tissus fibreux.
Causes et facteurs de risque
Le cancer de la vessie résulte de mutations génétiques dans les cellules de la vessie, mais plusieurs facteurs de risque peuvent augmenter la probabilité de développer la maladie :
Consommation de tabac : fumer ou consommer des produits à base de tabac est le facteur de risque le plus important pour le cancer de la vessie. Les substances cancérigènes contenues dans le tabac peuvent endommager les cellules de la paroi de la vessie.
Exposition chimique : l’exposition professionnelle à certains produits chimiques, tels que ceux utilisés dans les industries de la teinture, du caoutchouc et du textile, peut augmenter le risque de cancer de la vessie.
Irritation chronique de la vessie : les affections qui provoquent une irritation chronique de la paroi de la vessie, telles que les infections urinaires récurrentes ou les calculs vésicaux, peuvent contribuer au risque de cancer.
Schistosomiase : une infection parasitaire courante dans certaines régions d’Afrique et du Moyen-Orient peut provoquer une irritation chronique et augmenter le risque de carcinome épidermoïde de la vessie.
Âge et sexe : le cancer de la vessie est plus fréquent chez les personnes âgées et est nettement plus répandu chez les hommes que chez les femmes.
Traitements anticancéreux antérieurs : les traitements antérieurs pour d’autres cancers, comme la radiothérapie impliquant la région pelvienne, peuvent augmenter le risque de développer un cancer de la vessie.
Antécédents familiaux : des antécédents familiaux de cancer de la vessie peuvent augmenter le risque d’un individu, suggérant une possible prédisposition génétique.
Signes et symptômes du cancer de la vessie
- Hématurie (sang dans les urines) : symptôme le plus courant, qui peut être visible (hématurie macroscopique) ou détectable uniquement par examen microscopique (hématurie microscopique). Le sang peut apparaître sous forme d’urine rose, rouge ou de couleur cola.
Miction fréquente : fréquence accrue des mictions, souvent accompagnée d’une sensation d’urgence.
Miction douloureuse : gêne ou douleur pendant la miction, qui peut être causée par une irritation ou une infection de la vessie.
Douleur pelvienne : douleur ou gêne dans le bas-ventre ou la région pelvienne, qui peut être un signe de maladie avancée.
Maux de dos : douleur persistante dans le bas du dos, qui peut indiquer que le cancer s’est propagé au-delà de la vessie.
Perte de poids inexpliquée : perte de poids importante sans raison claire, qui peut être associée à la progression du cancer.
Quels sont les stades du cancer de la vessie
- STADE 0 : Le cancer est présent au centre de la vessie.
STADE I : Le cancer s’est propagé à la paroi interne de la vessie.
STADE II : Le cancer s’est propagé au tissu conjonctif de la vessie et à la couche musculaire de la vessie.
STADE III : Le cancer est maintenant présent dans le tissu adipeux qui entoure votre vessie et il peut également s’être propagé à la prostate, à l’utérus ou au vagin (pour les femmes)
STADE IV : Le cancer s’est propagé dans votre paroi pelvienne ou abdominale, aux ganglions lymphatiques voisins et s’est propagé à des sites distants comme les os, le foie ou les poumons.
Diagnostic du cancer de la vessie
Le diagnostic du cancer de la vessie implique généralement plusieurs étapes :
Antécédents médicaux et examen physique : le médecin examine les symptômes et les antécédents médicaux du patient et effectue un examen physique pour évaluer les signes de la maladie.
Analyse d’urine : une analyse d’urine en laboratoire peut révéler la présence de sang ou de cellules anormales.
Cystoscopie : procédure au cours de laquelle un tube fin et flexible muni d’une caméra (cystoscope) est inséré dans l’urètre pour examiner l’intérieur de la vessie et recueillir des échantillons de tissu pour une biopsie.
Biopsie : procédure au cours de laquelle un petit échantillon de tissu de la vessie est prélevé et examiné au microscope pour confirmer la présence d’un cancer et déterminer son type et son grade.
Tests d’imagerie : diverses techniques d’imagerie, telles que l’échographie, la tomodensitométrie (TDM) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM), peuvent être utilisées pour évaluer l’étendue du cancer et vérifier sa propagation à d’autres organes.
Options de traitement pour le cancer de la vessie
Le traitement du cancer de la vessie dépend du type, du stade et de la localisation du cancer, ainsi que de l’état de santé général du patient :
Chirurgie:
- Résection transurétrale d’une tumeur de la vessie (RTUV) : procédure visant à retirer les tumeurs de la vessie à l’aide d’un cystoscope.
Cystectomie partielle : ablation d’une partie de la vessie, souvent utilisée pour les cancers localisés.
Cystectomie radicale : ablation de la vessie entière et des tissus voisins, y compris souvent la prostate ou l’utérus, et parfois les ganglions lymphatiques environnants.
Radiothérapie:
Les rayons à haute énergie sont utilisés pour cibler et tuer les cellules cancéreuses, généralement utilisés lorsque la chirurgie n’est pas une option ou en complément d’autres traitements.
Chimiothérapie:
Médicaments qui tuent les cellules cancéreuses ou arrêtent leur croissance, utilisés avant une intervention chirurgicale pour réduire les tumeurs ou après pour réduire le risque de récidive.
Immunothérapie :
Traitements qui stimulent le système immunitaire de l’organisme pour attaquer les cellules cancéreuses, souvent utilisés pour le cancer de la vessie avancé ou récurrent.
Thérapie intravésicale :
Les médicaments sont placés directement dans la vessie au moyen d’un cathéter pour traiter le cancer superficiel de la vessie et prévenir les récidives.